Introduction à un week-end chargé
Retour gagnant
à Emmaüs
Il y avait bien 4 ou 5 mois que je n’avais plus mis les pieds à Emmaüs (Plan de Campagne). La raison – en dehors de la distance – était qu’il devenait difficile d’y trouver des nouveautés dans les bacs de vinyles. Il faut dire que tous les ans, les meilleurs galettes sont mises de coté pour la vente annuelle et à des prix « vu sur le net » ! Sans compter les chineurs professionnels qui y passent tous les jours ou presque. Bref, espérer tomber sur du « Classic Rock » à Emmaüs relève de la douce utopie. Il y a fort longtemps que je n’y ai pas fait de récoltes miraculeuse. Alors quand j’y passe, j’essaye de tomber sur les disques passés au travers du filtre, et aussi sur les improbables, les illustres méconnus. Et ce jeudi 31 mai fut une chouette « chine » ! Seulement 3 disques, pour 3€ la pièce. Et au moins deux belles pièces, et surtout une découverte musicale assez envoutante.
- Wolf Biermann
- Joan Pau Verdier
- Bernard Benoit
La belle découverte, c’est celle de l’album de Bernard Benoit. Guitariste breton, avant de devenir un « troubadour solitaire », a joué avec entre autre Alan Stivell. Il a été de ceux qui ont fait sortir la guitare « celtique » d’un rôle d’accompagnement. Bon, je dis ça, mais en fait je n’en savais absolument rien avant d’acheter ce disque – intuition – et d’effectuer quelques recherches sur la toile. C’est un album en deux univers, la première face, une guitare folk virtuose et planante, entre tradition celte et musique progressive, et la seconde face, un seul titre – Rigena – vingt-et-une minutes très enrichissantes où Bernard BENOIT raconte à sa manière la légende d’une ville engloutie par les flots, similaire à celle de la mieux connue Ys.
Les sections s’enchaînent au gré de l’inspiration, l’instrumentation évolue en gardant pour base les guitares, le synthétiseur et la voix féérique de Genica Gaël.
Bernard BENOIT a apporté un soin particulier à l’élaboration de cette suite musicale, parsemée d’enchantements grâce à des effets aquatiques aux instruments. Les claviers, la guitare-synthétiseur même, tandis que la nylon et la 12 cordes tissent leurs arpèges pour une sorte de rêverie romantique. C’est beau, c’est planant, c’est envoutant.
Quant à Joan Pau Verdier, sa renommée est sans doute plus grande, et son album Tabou-le-Chat est un jalon indispensable, entre rock, chanson à la Léo Ferré et Occitane. De Wolf Biermann, je ne connais que le nom, un peu son histoire tumultueuse avec l’ex RDA (et sa joyeuse vie culturelle). À découvrir donc.
Je ne suis pas sûr que j’apprécierais tout un disque de guitare celtique écouté de manière ininterrompue : c’est très beau, mais assez monotone à mes oreilles, avec toujours un peu cette ambiance douce-amère qui finit par lasser sur la durée.
En revanche, l’ex-RDA a quand même produit Nina Hagen, et rien que pour ça, ça donne envie de découvrir Wolf « Monsieur Bière » 😉 !
C’est amusant que tu dises ça mais Monsieur Bière a épousé une jeune femme qui avait une fille : la future Nina Hagen !!!
Sinon le Bernard Benoit est franchement très bon même sur la durée. Le terme « guitare celtique » est réducteur en tout cas pour cet album !