Vendre un disque !
Une trouvaille, un prix de fou, et pourtant, est-ce que je peux le vendre ? Et à quel prix ?
Lors d’un précédent vide-greniers, dans un sac de 45T, j’ai déniché trois 45T de Bob Dylan, un de Nancy Sinatra et un 45T de The Supremes — Back In My Arms Again. Et c’était sans conteste la trouvaille du jour. La perle rare, la cerise sur le gâteau ! C’est sur le site Discogs qu’on peut voir pourquoi : Le 45T de The Supremes. Il n’y a pas d’exemplaire en vente, mais le dernier c’est vendu le 16 juin 2016 pour la modeste somme de 220 € !!!! Oui, vous lisez bien ! DEUX CENT VINGT EUROS ! Oui, bon, pas la peine de crier ! Vends le ton exemplaire.
Mais, ce n’est pas si simple !
D’abord, est-ce que je veux le vendre ? Et ensuite est-ce que je peux le vendre à ce prix ? Et puis, tout simplement est-il vendable ?
- En fait je ne sais pas si j’ai vraiment envie de le vendre. Mais il ne m’a couté que 1 petit euro. Alors, faire la culbute à 220, ça fait un paquet de disques à acheter après, non ? Sauf que, ce n’est pas si simple.
En fait, on peut supposer que pour être vendu à ce prix assez édifiant de 220€, il fallait plusieurs critères : la rareté et l’état, du disque et de la pochette. Et ça, c’est sans doute le plus important ! Donc, mon exemplaire, il est dans quel état ?
- La pochette :
- le recto est en bon état, mais les bords (surtout coté ouverture) sont marqués — traces d’usure, très légères « écorchures » — et les angles sont marqués aussi.
- le verso montre un graffiti avec une signature (et hélas, sûrement pas celle de Diana Ross), on voit nettement la trace du disque, et il y a un accroc bien visible coté ouverture.
- Le disque :
- après écoute, il est plutôt fatigué. Il crachouille pas mal, on voit pas mal de traces et de marques de rayures à la surface, et même si à l’écoute, il ne saute pas, on ne peut pas dire que l’écoute soit sans reproches.
Le bilan n’est pas forcément négatif, compte tenu de l’âge de ce 45T, 1965 quand même, mais vaut-il les 220€ ? Honnêtement, non ! Bien sur il est rare, la photo de pochette est délicieuse (prise en France, sans doute sur l’avenue des Champs-Élysées) et les 4 titres de cet EP sont très chouettes. Le nettoyage à bien amélioré l’écoute (sur la face A, le premier titre passe sans crachouiller, le second, c’est pas terrible, ça craque beaucoup. Sur la face B, ça démarre bien, mais on entend quand même l’âge du disque et les grésillements qui vont avec et le second titre de cette face ne fait que confirmer) mais ce n’est pas génial.
Mais son état général fait qu’il ne peut pas décemment être vendu à ce prix. Peut-être que je pourrais en tirer un petit billet de 50€, le côté collectionneur l’emportant sur le mélomane. Lors d’une prochaine convention du disque, je pense que je demanderais l’avis d’un professionnel. On verra bien !
C’est parfois ce que j’essaye d’expliquer quand des vendeurs en vide-greniers me disent « j’ai regardé les prix sur internet » ! Oui, d’accord… mais :
- l’édition
- l’état de la pochette
- l’état du vinyle
Tout ces éléments font que le prix sur internet ne peut pas toujours être le bon indicateur.
En tout cas, la musique est bonne et ça c’est l’essentiel.
Oui, je connais la nomenclature qui régit les ventes de LP.
Pour ma part, je n’ai pas trop l’esprit mercantile, et je n’aurai pas trop de temps à y consacrer -je préfère écouter 😀 – ! En général, je donne mes doublons à des proches que cela intéresse, et j’en ai donné beaucoup à une médiathèque très friande de dons en ces temps de pénurie d’argent public. Par rapport à ce que je disais précédemment : je ne compte récupérer « quelques centaines » de CD que pour mon usage personnel. Sachant qu’il y en a plusieurs milliers -±20 000-, ça laisse de la marge pour d’autres heureux 🙂
Ah oui quand même !!!! De quoi ouvrir un hypermarché ! 😀
Sinon, coté mercantile, ce n’est pas mon état d’esprit non plus. J’ai d’ailleurs peu de doublons, et même, j’ai du mal à les mettre en vente (j’ai pourtant une petite boutique sur Priceminister).
Y’en a 7 qui l’ont et 15 qui le veulent ! Sur la base de ce constat, 220€, c’est l’investissement minimum 😉 Il me semble que pour certains collectionneurs, c’est la possession de l’objet qui prime sur toute autre considération, non ?
Ça me fait penser que j’ai plusieurs centaines de CD -gratuitement- à récupérer chez mon oncle collectionneur qui se sépare petit à petit de la sienne -il a déjà vendu la quasi totalité de ses 15 000 LP ces dernières années-. Je pense m’orienter essentiellement vers ses trésors de musique anglaise et scandinave 🙂
Je crois cependant que même pour un collectionneur, l’état est important. Si je décide d’acheter un disque à un prix élevé, je suis plus exigeant que pour un disque à 1€. En plus il existe une nomenclature pour l’état des disques et pochettes (genre VG, VG+, Mint etc…). Bref, je peux toujours essayer de le mettre en vente, mais pas à 220€.
Sinon, récupère tous les CD, ensuite tu fais un vide-greniers avec uniquement tes CD à vendre (tu gardes ceux que tu veux avant) pour 1 ou 2€ pièce, ça va bien partir 😀 Ou alors, tu ouvres une boutique sur Internet, mais c’est plus de boulot ! 😉