Éliane Radigue, une pionnière de l’électroacoustique !
Si vous lisez mon Blog Notes, vous devez savoir que je suis très régulièrement intéressé par ce qu’un ami chineur (Jean-Marc) appelle des « trucs bizarres ». Pour définir ces « trucs bizarres », cela va de Messian, Boulez en passant par Xenakis, François Bayle jusqu’au Residents et Jean-Claude Eloy ! Et Éliane Radigue dont il est question dans le titre et le billet fait partie de ces « trucs bizarres ». J’ai découvert cette artiste totalement par hasard en tombant sur cette vidéo ci-contre et en découvrant donc cette dame de 86 ans, qui, à la fin des années 60 et début des années 70 a collaboré et travaillé avec Pierre Schaeffer et Pierre Henry. Et cette dame est devenue une pionnière de la musique électroacoustique, de l’utilisation de « sons continus » (dits Drones). Et c’est sur un système modulaire ARP2500 (l’ancêtre du synthétiseur) et de magnétophones à bandes qu’elle compose jusqu’en 2000, avant de s’intéresser aux instruments plus traditionnels.
J’ai donc un peu exploré le net pour trouver des informations, écouter des extraits. En fait, je ne suis pas vraiment un grand connaisseur de cette période musicale. Je découvre au fil des trouvailles en vide-greniers ou ressourceries, parfois le nom m’évoque quelque chose, parfois, c’est la pochette qui m’inspire (ce n’est pas infaillible hélas). Bref, j’ai fini par tomber sur une édition relativement récente d’une œuvre d’Éliane Radigue en explorant sa discographie sur Discogs et en achetant à un prix raisonnable ce disque. L’œuvre date de 1970, lorsqu’elle enregistre Vice Versa, etc… A partir de magnétophones et en jouant de feedbacks. Ce n’est qu’après qu’elle utilisera l’ARP2500. C’est une œuvre assez singulière, qui a mon très humble avis ne donne pas un aperçu de ses futures compositions. Cet article lu sur le net (et qui concerne la parution du CD) donne pas mal d’explications sur l’œuvre en question : https://noreille.wordpress.com/2009/11/10/eliane-radigue-vice-versa-etc/
Difficile pour moi de décrire l’expérience sonore, à la fois ardue et à la fois Zen. Je n’ai pas tenté de l’écouter à la vitesse de lecture en 45T, mais après avoir lu l’article ci-dessus, je vais oser l’expérience. Sur Facebook, mon ami Jean-Marc à commenté en ces termes l’extrait « qu’est-ce que c’est que ce truc ? » ! Bon, il est évident que pour ses oreilles plus habituées au son du Rock’n’Roll des années 50, le choc est rude ! Pour beaucoup d’autres oreilles également, j’en conviens. Si je devais faire une comparaison, je dirais qu’on se rapproche de l’univers d’un Steve Reich. Mais le plus simple est de vous mettre un extrait, afin que vous puissiez vous faire votre propre opinion. Et si vous n’aimez pas, rien de bien grave, je reconnais volontiers que c’est plutôt spécial, une expérience sonore plus qu’une œuvre totalement musicale. Ce n’est qu’après plusieurs écoutes que je suis arrivé à apprivoiser cette œuvre très singulière. Et outre cet album, l’interview de Madame Éliane Radigue m’a donné envie d’en découvrir davantage.