Légion de déshonneur…
C’est l’histoire d’un deux poids, deux mesures, ou la légion d’honneur et le prince saoudien…
Quand on pense qu’il y a une paire d’année (c’était en 2013), quand Aurélie Filipetti, alors ministre de la Culture avait voulu la donner à Bob Dylan*, et que le général jean-louis georgelin (m’en vais pas lui faire l’honneur de lui mettre des majuscules à ce crétin gradé) grand chancelier de la légion d’honneur avait opposé son véto pour cette remise pour je cite :
« A l’époque, on m’avait dit [qu’il] était le chantre de l’antimilitarisme et qu’il avait visiblement été un consommateur de stupéfiants.«
Voilà les raisons pour lesquelles ce grand machin en képi ne voulait pas de Bob Dylan dans le cortège des médaillés. Antimilitariste, et pire sans doute, il avait aussi chanté pour les droits civiques des Afro-Américains (quel ingrat, oser ainsi s’élever contre son pays). Sans compter la drogue, Monsieur, un personnage décadent, et une musique sans aucun doute perverse. Enfin bref, il avait fallu quelques jours de polémiques pour que ce grand mamamouchi en uniforme reconnaisse que bon
« Un phare de la culture universelle, patin couffin et tout ça »
(je cite de mémoire) et que donc on pouvait quand même, du bout des doigts lui donner la breloque divine.
Mais voilà, quand Hollande décide de remettre ce ruban rouge à mohamed ben nayef (pas de majuscules pour lui non plus), prince héritier du trône du royaume d’Arabie Saoudite et ministre de l’intérieur , on ne l’a pas entendu le georgelin. Rien, pas un mot, pas un état d’âme… Il faut dire que le prince héritier d’un pays qui applique une charia tout aussi sympathique que celle de Daesh (comparez, c’est édifiant), qui a fait exécuter plus de 2000 personnes entre 1985 et 2015 (mineurs et handicapés compris), qui relègue la moitié de sa population (les femmes) au rang de sous citoyennes, c’est bien plus, comment dire, valorisant, c’est ça, valorisant pour l’académie des légions d’honneur…
Deux poids, deux mesures, l’Arabie Saoudite peut acheter des légions d’honneurs, et continuer à bafouer les droits élémentaires des êtres humains. mais la « real politique » n’en n’a cure… Foutu hypocrisie.
- Peut-être que Dylan aurait dû refuser à l’époque cette légion d’honneur. mais le personnage étant ce qu’il est, je subodore que toute cette polémique (dans un verre d’eau) a du l’amuser…