Polnareff

Une voix.

Article écrit et publié hier le 15 mars vers 50, et modifié aujourd’hui, dimanche 16 mars, vers 16h35.

Polnareff - pochette premier album.
Sous quelle étoile suis-je né ?
Time will tell
Ballade pour toi
L’oiseau de nuit
Love me, please love me
Histoire de cœur
Ballade pour un puceau
You’ll be on my mind
L’amour avec toi
La poupée qui fait non

Il y a eu un Polnareff avant l’exil fiscal. Comme si la pression des impôts avait forgé le sillon du talent. Je sais, c’est provocateur. Mais ce disque, ce premier album en est la preuve par le son, par les mélodies, par les mots. Et  on ne peut pas dire qu’il ait particulièrement brillé après son départ pour les USA, donc, oui, ma petite provocation est fondée…
En fait ce premier album, enregistré en 1966 sonne plus comme un album anglo-saxon que comme un disque de variété française. Il est à l’opposé des yéyés qui ne font que singer le rock anglais, sans en apporter la moindre touche d’originalité. Gainsbourg, Dutronc et Polnareff étaient au dessus du lot, nettement.

En dehors de 2 titres (Histoire de cœur – sympathique chanson, mais sans éclat particulier, Ballade pour un puceau, banalement provocatrice et surtout gâchée par une voix trafiquée sans aucun intérêt), les 7 autres chansons sont la démonstration d’un talent assez exceptionnel (à l’égal d’un Gainsbourg). On y entend l’influence d’une folk/pop anglo-saxonne de haut niveau. On évoquera autant un David Bowie, que les Byrds, les Kinks, voire Dylan. Un des titres sera même enregistré avec deux musiciens qui par la suite monteront un groupe qui connaitra un petit succès (un guitariste nommé Jimmy Page et un bassiste nommé John Paul John). Ce titre vous devez forcément le connaitre, La poupée qui fait non, un tube immédiat à l’époque, un classique de la french pop en 1966. Même les USA, qui faisaient  peu cas du rock français ne s’y sont pas trompés, car ce premier album y est sorti, sous le titre de French Rock Blues. Sur 8 chansons, au moins 5 merveilles (et quelques tubes) – Sous quelle étoile suis-je né ?, Love me, please love me (quel intro, quelle chanson !!!), La poupée qui fait non, L’oiseau de nuit, Ballade pour toi, et L’amour avec toi – qui fit scandale à l’époque, interdite de radio, et 2 chansons en anglais qui sonnent comme sonnent les chansons des Byrds ou des Beach Boys, Time will tell, You’ll be on my mind.
Bref, ce disque est sans contestation possible un vrai bijou pop/folk, bien loin des canons de la variété franchouillarde. Une carrière qui démarre en fanfare, un talent qui a ringardisé la variété de l’époque, une voix parfois copiée (ne pas citer de nom) mais jamais vraiment égalée.

Petit ajout de dernière minute. En fait, ce disque, je l’écoute en CD, CD emprunté à la médiathèque d’Aix en Provence, et ce matin, lors de ma tournée habituelle des vide-greniers, dans un bac bien garni, devinez sur quoi je tombe ?

Ce disque !

Le vinyle - Michel Polnareff, 1er album.
Le vinyle – Michel Polnareff, 1er album.

C’est quand même assez rigolo. C’est une drôle de coïncidence. Il n’empêche ça ne pouvait pas mieux tomber.