Premiers achats de 2018
Premier passage de l’année à la Ressourcerie, pas grand chose dans les bacs, il faut dire que j’en ai bien profité les dernières semaines de décembre ! Et donc histoire de démarrer cette nouvelle année, deux albums.
Inutile de présenter Beethoven, Furtwaengler et Menuhin ! Ce concerto pour violon est le seul écrit par Beethoven, c’est une œuvre assez monumentale, parfois décriée. Pour être honnête, je ne la connais pas vraiment (j’ai bien une version Bernstein/Isaac Stern en CD, mais j’avoue ne pas m’en souvenir du tout), et je ne sais pas si cette version — assez ancienne — est une des références. Il semble que la version Karajan/Sophie Mutter soit considérée comme la référence. Et il semble aussi que les critiques soient peu enthousiasmes pour ce concerto, jugé trop long, trop lent, trop répétitif etc… Bref, je vous dirais ce que j’en pense !
Lluis Llach est un artiste Catalan, emblématique des années du franquisme ce qui lui a valu un exil forcé, dont la musique, lyrique et poétique est un régal pour les oreilles ! J’ai déjà quelques albums de cet artiste, tous en vinyle (miraculeusement conservés d’avant l’arrivée du CD). Il faudra que je vous parle de son Campanades a Morts. En fait, j’ai acheté ce disque alors que je l’ai déjà, c’est un doublon donc, mais il trouvera sans doute un acquéreur d’ici quelques temps !
Petite reprise, pas encore de vide-greniers intéressants en cette saison.
• La première « star » de la musique classique, ce fut Arturo Toscanini -qui obtenait, avant)guerre, des cachets de folie eu égard aux standards de l’époque, lors de ses prestations en Europe-, puis vinrent Maria Callas, Herbert Von Karajan -250 millions de disques vendus…- et Glenn Gould.
• Par ailleurs, le chef autrichien avait déjà enregistré ce concerto avec Christian Ferras en 1967, dans une version qui est préférable à celle avec la toute jeune -à l’époque de l’enregistrement- Anne-Sophie Mutter.
• Ce concerto pour violon n’est pas si décrié que tu sembles le dire : il est inscrit au répertoire de tous les plus grands violonistes, et fréquemment joué en concert ou enregistré. C’est celui de Brahms qui est le plus critiqué, à juste tire à mon avis…
• La version Menuhin / Furtwängler fut très bien accueillie, et ça reste une très belle version. Pour Furtwängler, c’était une occasion de « rédemption », à tort ou à raison : jouer avec un musicien juif après son long procès en « dénazification » réparait, selon lui, une injustice profonde.
• Quelques autres très grandes versions : Oistrakh/Cluytens; Faust/Abbado -meilleur couplage et meilleure prise de son-.
La notion de référence est très volatile, et tributaire notamment de l’évolution des connaissances dans le domaine de la recherche musicologique, qui peut façonner aussi bien l’évolution des interprétations que celle des goûts des auditeurs : en leur temps, nombre d’enregistrements de Karajan furent en effet salués comme des références -notamment, dans le domaine symphonique, ses Beethoven, ses Bruckner, ses Brahms et ses Strauss- : de nos jours, ces enregistrements restent glorieux, mais les idiosyncrasies du chef apparaissent avec plus d’évidence qu’auparavant. C’est vrai pour tous les interprètes de cette génération et de la précédente. ce sera sans doute vrai, pour les générations futures, de la génération actuelle…
En parlant de « starification », je voulais dire que Karajan a sans doute profité plus que d’autres d’une exposition médiatique plus importante, au delà même du cercle des amateurs de musique classique ! Bien sur une Callas ou un Glenn Gould sont aussi des stars, mais un néophyte en musique classique va connaitre de suite le nom de Karajan, c’est moins évident pour Glenn Gould.
Après, sur la notion de référence, c’est évident que ça ne peut être que « relatif » et parfois subjectif. Comme quand les versions de référence de certaines œuvres de Bach ont été balayées par les versions des musiciens baroques, avant qu’eux mêmes ne mettent de l’eau dans leur vin d’authenticité extrême parfois.
En revanche, en cherchant des informations sur ce concerto de Beethoven (je fais ça à chaque fois que je m’achète un album de musique classique) je suis tombé sur des article et des forums souvent critiques sur cette œuvre ! Et la version de Karajan/Mutter revient souvent en tête ! Mais bon, j’ai pris un grand plaisir à écouter la version Furtwaengler/Menuhin et je ne me suis pas ennuyé un seul moment !
Karajan reste d’ailleurs un vrai filon pour ses éditeurs historiques… Dernière livraison en date, ce très bel objet : https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=3bc3YKGBEYU C’est beaucoup mieux présenté que la réédition japonaise de 2008, sans pochettes d’origine.
Moins cher, mais tout aussi proprement -quoique moins luxueusement- réédité : https://www.amazon.fr/Intégrale-Remasterisee-101cd-Herbert-Karajan/dp/B01FTALI9M/ref=sr_1_12?ie=UTF8&qid=1515234261&sr=8-12&keywords=Karajan -il manque cependant tous les opéras parus chez EMI dans ce coffret-. Et le travail de remastering, excellent sur les plus vieux enregistrements, peut laisser dubitatif sur les parutions moins anciennes -après 1970 grosso modo-.
Bel objet en effet, mais combien de bras ? 😀
J’ai souvent eu l’impression qu’il suffisait d’avoir le nom de Karajan écrit sur la pochette pour être une référence.
En même temps Karajan a été la première Star de la musique classique, au delà du public habituel. Et en effet certaines de ses interprétations sont des références.