Randy Newman
Randy Newman est un auteur-compositeur-interprète et pianiste américain, né le 28 novembre 1943 à Los Angeles (États-Unis). Il est reconnu comme un compositeur et un interprète de chansons très originales, parfois acides. Ce type brosse dans ses chansons les portraits de sales types (racistes bigots, tueurs d’enfants, rednecks bornés (habitants du sud des USA bas du plafond), obsédés sexuels…). C’est un maître de l’ironie cinglante et vacharde, un vrai cynique, et pourtant en empathie avec ses « victimes » ! Sa musique est presque intemporelle, délicate, sophistiquée, presque savante. Un mélange de pop sarcastique, jazzy et bluesy. Une musique en décalage avec les modes. Albums concepts, musiques de film et de séries télé, il a touché à beaucoup de genres. Sans doute une des raisons à la fois de son succès et aussi d’un manque de notoriété par le « grand public ». Mais on a tous entendu ses musiques au moins une fois : It’s Jungle Out There – Générique de la série TV Monk, Toy Story (Walt Disney Music) Pixar avec Lyle Lovett et Charlélie Couture. Il a aussi été repris par d’autres, qui lui doivent même le succès : Ray Charles (« Sail Away ») et Joe Cocker (sa carrière un peu en baisse à cette époque peut lui dire merci) (« You Can Leave Your Hat On »).
Randy Newman n’est pas un chanteur de rock, c’est certain. Mais sa musique englobe tout ce que la rock music peut contenir. Il y ajoute une extraordinaire dimension humaine et intimiste. Sa musique est toute en retenue et en majesté. Sa musique est belle.
Si il y a (dans une discographie importante) au moins deux disques à écouter et à savourer, ce sont bien ces deux là :
Avec Sail Away, Randy Newman signe un véritable chef d’œuvre, reconnu même par le monde du rock. Des cordes à la Gershwin, la guitare glissante de Ry Coorder et une assise soft rock. Des textes caustiques, un blues « libidineux » repris d’ailleurs par Joe Cocker – You can leave your hat on. Un album à la beauté formelle, avec une profondeur et un poids de vérité. Un album intemporel je vous dis.
Little Criminals commence par un titre caustique, très politiquement incorrect « Short people« .
Une chanson ressentie comme assez ambiguë par ceux qui ne comprennent pas qu’on peut se moquer des nains tout en décrivant leur univers mental et les souffrances que le fait d’être petit et le regard des autres leur infligent. Newman raconte les nains comme il chante les Sudistes, avec un mélange de rire sarcastique et d’empathie basé sur le fait que les personnes réelles ne sont ni entièrement bonnes ni entièrement mauvaises. Et que ceux qui donnent ordinairement au monde des leçons de morale sont bien souvent ceux qui devraient être les derniers à en donner…
C’est un album sophistiqué, parfois sombre (la chanson Baltimore qui dépeint la décrépitude de l’Amérique d’en bas), parfois crépusculaire (In Germany before the war), mais ensoleillé avec une country rock à la Eagles. Un très beau disque.
Rien ne vaut une écoute pour se faire une idée. Et ce titre va forcément vous évoquer des souvenirs.
Randy Newman – You can leave your hat on
L’album Sail Away a été parmi les premiers vinyles que j’ai commencé à acheter lors de mes chines dominicales. Même si mes souvenirs sont bons, je l’ai déniché dans une trocante à Aix en Provence.
Excellent, et bien mieux que la version assez pénible de Joe Cocker. Et vive la slide de Ry Cooder, toujours aussi essentiel dès qu’il intervient !
Je n’ai jamais accroché à la version Joe Cocker, trop dégoulinante à mon goût !