Taxi Girl – Seppuku
clarté et noirceur !
Bon Taxi Girl, c’est le tube pop « cherchez le garçon » mais c’est aussi Seppuku album (paru en 1981) devenu « culte » et rare (jamais réédité depuis 1989 et dont la version CD — avec ses bonus tracks — est en vente sur Discogs au prix ahurissant de 87€) Ce matin, lors d’une petite promenade en ville, je suis passé chez le disquaire (le seul vrai disquaire) d’Aix en Provence ! Je n’y avais pas mis les pieds depuis une éternité. C’est sans idée précise que j’y suis allé, décidant qu’en fouillant les bacs, ça serait le coup de cœur qui devait l’emporter ! Et c’est dans le second bac que j’ai sorti l’album au format vinyle ! Un peu cher, moins que le CD sur Discogs, mais parfois il faut savoir mettre le prix ! J’ai tout même regardé dans un troisième bac, avant de me relever avec l’album de Taxi Girl entre les mains ! La prime à la spontanéité de la décision, l’achat d’instinct, inutile de chercher autre chose !
Seppuku, c’est le rituel du Hara-Kiri ! Déjà la pochette est hérétique, ce rituel est interdit aux femmes ! Pour cet album, Daniel Darc a écrit des textes d’un romantisme noir, entre inspiration satanisme et films d’horreur ! Le paradoxe, c’est la musique, une new wave auquel l’orgue (comme celui de Manzareck des Doors) apporte un ton presque « baroque » ! C’est le mix de Jean-Jacques Burnel des Stranglers [quand on pose Feline, l’album des Stranglers à la suite, on mesure toute l’influence de Taxi Girl sur le groupe de Burnel] qui va, en mettant le son des claviers en avant, donner à cet album une fraîcheur musicale, presque paradoxale par rapport aux thèmes des chansons, chansons comme une exploration de la mort et du mal !
Un très bel album. Il arrive que certains disques passent sur la platine comme un filet d’eau tiède. Il en est d’autres qui s’accrochent, qui repassent et qui s’incrustent ! Seppuku est de ceux-là !
Daniel Darc, personnage torturé et désespéré à apporté avec ses textes un souffle assez rare dans la pop française de l’époque !
Caractériser, c’est toujours simplifier et réduire un petit peu 😉 Mais, malgré tout, ça me semble assez proche de New Order -que j’aime beaucoup moins que Joy Division, alors qu’à une membre près, c’est le même groupe…-.
Je ne connais pas cet album, qui n’a guère cartonné à sa sortie, et à cette époque, ça ne correspondait pas du tout à ce que j’écoutais -grosso modo, je détestais à peu près tous les trucs « à clavier / synthé »-. Je n’y suis venu qu’un peu plus tard, et, même aujourd’hui, certaines sonorités un peu grêles des claviers synthétiques de l’époque me laissent un peu froid…
New Order, un membre en moins, mais quel membre !! C’est ce qui fait toute la différence !
Que Seppuku n’ai guère cartonné à l’époque, ce n’est pas vraiment étonnant ! Dans les années 80, il fallait arriver à faire sa place dans les radios fm naissantes, et le son de Taxi Girl dans ce disque (le son et les textes surtout), n’était pas vraiment au goût du jour !
Certains albums gagnent des galons au fils des années qui passent !
Petit ajout : Pour être honnête, je suis passé à coté de ce disque aussi à l’époque – en pleine découverte du jazz et redécouverte du classique ! C’est relativement tardivement que j’ai pris goût à certains albums et artistes !
Vu le prix, ne l’écoute pas trop souvent, il va vite finir en rondelles sinon 😉 !
Me rappelle qu’à l’époque de leur relatif succès -Cherchez le garçon-, j’étais passé complètement à côté de Taxi Girl, un genre de « New Order en moins bien » selon mes souvenirs. Je m’y suis vaguement intéressé lors du décès de Daniel Darc, il y a quelques années et suite aux articles dithyrambiques parus dans Libération, sans cependant trop m’y arrêter.
Il me semble en revanche que Jean-Jacques Brunel les a beaucoup plus influencés lorsqu’il les produisit, que le contraire -c’est d’ailleurs le rôle d’un producteur que d’apposer sa patte, non ???-… Il suffit d’écouter leur album « The Raven » des Stranglers pour s’en rendre compte 😉 Par ailleurs, Dave Greenfield avait été recruté aux claviers, en 1974/75 parce qu’il avait un son proche de celui des Doors.
Le vinyle m’a couté bien moins cher que le CD (un comble) ! Quand à l’influence, il est clair que Burnel a bien apposé sa patte sur l’album – la part importante du clavier (Laurent Sinclair). Mais il est de notoriété musicale que Feline l’album des Stranglers, paru en 1982 (Seppuku date de 1981) a été fortement influencé par le travail de Burnel sur l’album de Taxi Girl. Et à l’écoute, c’est assez évident !
Sinon, pour Taxi Girl, autant le « tube » Cherchez le Garçon m’était passé au dessus de la tête (et des oreilles donc), autant l’album Seppuku vaut vraiment l’écoute attentive ! Quant à l’étiquette « New Order en moins bien » elle est un tantinet réductrice !